Fin avril, déjà, alors que l’été est encore loin, un souffle chaud s’abat sur Yazd. Cette ville-oasis coincée entre deux déserts, Dasht-e-Kavir et Dasht-e-Lut, est l’une des plus anciennes cités au monde.
Dans la vieille ville écrasée par la chaleur, on ne croise pas grand monde en milieu d’après-midi et se perdre dans le dédale des ruelles est un régal. Il ne nous aura fallu que quelques heures pour en être sûrs : Yazd est magnifique.
En fait, cette cité est plus que magnifique, c’est une merveille. C’est ce que nous découvrons en prenant de la hauteur. Depuis les toits-terrasses, nous admirons les maisons en pisé, les cours et les jardins des maisons bourgeoises, les dômes bleus des mosquées et de drôles de tours rectangulaires. Ces tours du vent, ou « badgirs », à la fois astucieuses et très simples, assurent la ventilation naturelle des maisons grâce a la différence de pression entre l’air frais et l’air chaud. Elles sont nombreuses et dessinent le style si particulier la vieille ville.
Au détour d’une ruelle, une tour du vent
Les toits de Yazd
Nous avions la chance de loger dans la vieille ville, où nous avons déambulé, encore et encore. Nous avions rêvé de nous offrir quelques nuits dans l’une des jolies maisons traditionnelles qui ont été transformées en hôtels. Malheureusement, nous logions bien dans une maison ancienne, mais manquant quelque peu de charme et de confort. Le tourisme ne cessant de prendre de l’essor en Iran, l’offre hôtelière dans la région du plateau central s’avère désormais insuffisante et les prix explosent. Nous avons parfois eu du mal a trouver un hébergement correspondant à nos moyens… voire à en trouver un tout court.
Il en va de même des visites : alors que l’accès à presque tous les sites (jardins, mosquées, mausolées…) est payant, les tarifs ont été multipliés par quatre en trois ou quatre ans ! Ces prix restent toutefois assez bas, mais comme l’Iran regorge de sites formidables, l’addition s’avère rapidement assez lourde.
Justement, quelque peu lassés de débourser 20 à 30 euros chaque jour en droits d’entrée, nous n’avions pas prévu de visiter à Yazd la mosquée Jameh, ou mosquée du vendredi. L’erreur aurait été énorme, car nous serions passés à côté d’un chef-d’œuvre ! La beauté du lieu nous a saisis, et même émus. Les faïences sont époustouflantes et la quiétude se dégageant de la salle de prière incite à la contemplation. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait durant un long moment…
La mosquée du vendredi
Entre la dégustation d’une drôle de boisson ultra rafraîchissante et la visite d’un magasin de tapis où nous aurions volontiers laissé un mois de salaire, nos pas nous ont conduits au complexe Amir Chaghmagh. Ce site est formé d’une mosquée, d’un bazar, d’un caravansérail et surtout d’un « tekiyeh », lieu de commémoration du martyre de l’imam Hossein, l’un des prophètes du chiisme. Là aussi, l’architecture est de toute beauté.
Le complexe Amir Chaghmagh
Ce séjour à Yazd constituait aussi l’occasion de plonger dans le passé spirituel de l’Iran en découvrant l’une des plus anciennes religions du monde, le zoroastrisme. Si les zoroastriens sont désormais peu nombreux dans le pays, le zoroastrisme fut la religion officielle de l’empire sassanide, entre les 3e et 7e siècles. Nous avons visité les tours du silence, utilisées pour les rites funéraires : afin de ne souiller ni la terre ni l’eau, les zoroastriens exposaient les corps des défunts au sommet de ces édifices. Une fois que les charognards avaient rempli leur office, un ossuaire recueillait les os. Cette pratique est désormais interdite en Iran.
L’une des deux tours du silence zoroastriennes en périphérie de Yazd
Si l’arrivée de l’islam a changé la donne et si le nombre de zoroastriens est désormais symbolique en Iran, le zoroastrisme est bien présent dans le patrimoine culturel iranien. Norouz, par exemple, le Nouvel An iranien célébré le 21 mars, est une fête zoroastrienne !
Vous l’aurez compris, nous sommes tombés sous le charme de la magnifique Yazd et gardons un souvenir ému de notre séjour dans cette ville aux portes du désert.
Ces « quelques » photos pour vous faire partager notre enthousiasme…
Dans la vieille ville
Un heurtoir pour les hommes, un autre pour les femmes, telles sont les portes dans cette région…
La ville vue du toit-terrasse d’un chouette café, le Art House café, à la fois restaurant, café, galerie d’art et boutique d’artisanat
Les montagnes ne sont pas loin
Impossible de s’installer en terrasse en milieu de journée, il fait beaucoup trop chaud !
Refugiés à l’intérieur, nous avons quand même une belle vue
Dôme dans la vieille ville
Triptyque yazdien : tour du vent, dôme, minarets
Balade dans les ruelles
Tant de beauté…
A Yazd, nous avons découvert cette boisson traditionnelle, idéale quand il fait très chaud et, paraît-il, très bonne pour l’estomac. De l’eau, des graines, du miel, un délice !
Déco stylée pour ce café
Les modèles de tissage des tapis sont parfois utilisés en décoration, pas mal, non ?
Les pistaches et le safran sont deux spécialités iraniennes. En version glace, on adore !
En Iran, les pains sont plats, cuits dans des fours traditionnels
Qui veut du bon pain ?
Au petit-dej, avec du miel et du fromage
La caverne d’Ali Baba…
… Où l’on trouve notamment de succulentes figues séchées
La merveilleuse mosquée du vendredi (et sur les onze photos suivantes)
Dans la cour de la mosquée, un escalier mène au « qanat », réseau de canaux souterrains qui assure la distribution de l’eau dans les différents quartiers
En Iran aussi, il y a des fans des vans Volkswagen ! Ici lors d’un petit rassemblement de coccinelles et de vans devant le complexe Amir Chaghmagh
Les minarets du complexe Amir Chaghmagh
Les magnifiques bleus du complexe Amir Chaghmagh
L’une des deux tours du silence zoroastriennes
Au sommet de la tour du silence
Constructions au pied de la tour
Depuis la tour, on se rend bien compte que Yazd est une oasis au milieu du désert !
Le jardin Dowlatabad est un havre de (relative) fraîcheur
La maison dite « de la tour du vent » du jardin Dowlatabad
Les beaux vitraux de la maison
Pour le prochain post, rendez-vous dans le désert…
Coincée entre deux desserts…..t’es sûre. Même si les photos sont appétissantes… Bises.
Hé hé
Correction faite, merci ! Grosses bises de nous deux